Classe des pionniers du plus lourd que l'air :
le début du XXe siècle est la période des premiers vols d'engins à moteur capables de décoller par leurs propres moyens. Presque chaque vol est une première ou une tentative de record : un peu plus vite, un peu plus loin, un peu plus haut. Les aviateurs sont, le plus souvent, des concepteurs ou des aventuriers.
Journal l'auto vélo - Mai 1911
Henri Contré (Sous-Lieutenant) :
Numéro de brevet de pilote civil : 657
Numéro de brevet de pilote militaire : 1336
Croix de guerre (1914-1918)
Une citation le 13 avril 1916
- Né le 15 décembre 1874 à Mazières-sur-Béronne
- Domicilié à Périgné (Deux-Sèvres)
- Classe 1894 - Recrutement de Poitiers (Vienne) sous le matricule n° 155
- Appelé pour effectuer son service militaire au titre du 77ème régiment d'infanterie, caserné à Cholet (Maine-et-Loire), le 12 novembre 1895
- Nommé Caporal, le 23 septembre 1896
- Fin de service militaire et envoyé dans la disponibilité, le 17 septembre 1898
- Domicilié au 10, place de la Concorde à Paris 8ème, à compter du 26 octobre 1898
- Domicilié avenue de Paris à Rueil (Hauts-de-Seine), à compter du 1er août 1899
- Domicilié au 56, rue de Longchamp à Paris 16ème, à compter du 22 février 1901
- A accompli une période d'exercices au 125ème régiment d'infanterie du 19 août au 15 septembre 1901
- Domicilié au 85, rue St-Dominique à Paris 7ème, à compter du 25 septembre 1901
- Marié avec Mlle Anne Tuscq à la mairie de Paris 8ème, le 19 février 1903
- Domiciliés au 12, rue Surcouf à Paris 7ème
- Domicilié au 61, rue d'Anjou à paris 8ème, à compter du 19 avril 1904
- Réformé n° 2 pour hernie crurale gauche par la commission spéciale de Poitiers, le 15 juin 1905
- Passé dans l'armée territoriale, le 1er octobre 1908
- Brevet de pilote civil n° 657 délivré par l'Aéro-Club de France et obtenu sur avion Pivot, le 25 septembre 1911
- Profession avant guerre automobiliste
- Classé "Service armé", le 9 septembre 1914
- Mobilisé au titre du 2ème groupe d'aviation de Dijon-Longvic, le 19 mars 1915
- Affecté à l'escadrille C 46 du 22 mars au 25 juin 1915
- Envoyé à l'école militaire d'aviation de Buc, comme élève pilote, le 25 juin 1915
- Brevet de pilote militaire n° 1336 obtenu à l'école militaire d'aviation de Buc, le 13 août 1915
- A l'école militaire de Buc, jusqu'au 28 août 1915
- Pilote du GDE du 28 août au 8 septembre 1915
- Pilote de l'escadrille MF 60 du 8 septembre 1915 au 22 avril 1916
- Blessé au cours d'un accident d'avion sur le terrain d'aviation de Tilloy (Marne), le 18 octobre 1915
- Hospitalisé puis convalescence jusqu'au 4 décembre 1915
- Rentré à la MF 60, le 13 décembre 1915
- Pilote de la GDE du 22 avril au 12 juin 1916
- Pilote convoyeur, pour la réserve générale de l'aviation - RGA du Bourget, le 12 juin 1916
- Pilote de contrôle des avions Maurice Farman pour la SFA de Chalais-Meudon (Hauts-de-Seine), le 27 juillet 1916
- Affecté au 21ème régiment d'infanterie coloniale, le 27 octobre 1917
- Nommé Sous-lieutenant à titre temporaire, le 7 janvier 1918
- Détaché à l'usine Renault de Billancourt (Hauts-de-Seine), le 26 juin 1918
- Démobilisé, le 11 août 1919
- Domicilié rue des Fausses Reposes à Chaville (Hauts-de-Seine), à compter du 12 août 1919
- Affecté, dans la réserve, au service technique de l'aéronautique, le 30 novembre 1920
- Nommé Sous-lieutenant, à titre définitif, le 22 juillet 1921
Sources :
- Registre d'état-civil (acte n° 8) de la commune de Mazières (Deux-Sèvres)
- Pam
- Liste des brevets militaires
- Fiche matricule conservée aux archives départementales de la Vienne
- CCC de l'escadrille C 46
- CCC de l'escadrille MF 60
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1911/11/06 Le figaro (Numéro 310)
L'aviateur américain Rodgers a achevé son raid transcontinental samedi.
Parti de New-York le 8 septembre, il atterrissait le 3 novembre à Imperial-City (Californie). Il a donc fait la traversée en deux mois.
Il accomplit samedi la dernière étape de cette formidable randonnée, et s'est ainsi adjugé le prix de 250,000 francs offert par M. W. R. Hearts au premier aviateur qui traverserait les Etats-Unis en aéroplane. Rodgers a au total volé 83 heures.
L'Aéro-Club d'Amérique organisera en mai prochain une exposition aéronautique au Grand Central Palace, à New-York. L'Aéro-Club a décidé que les aéroplanes et les ballons dirigeables étrangers seront admis en franchise.
La commission sportive aéronautique s'est réunie sous la présidence de M. le comte de Castillon de Saint-Victor.
Sur la proposition de l'Aéro-Club de France, elle a délivré le brevet de pilote-aviateur à Mme Béatrix de Byk, et à MM. Louis Zorra, Alfred Corsini, Georges Irat, Louis Noël, Henri Contré, Fernand Raulet, Louis Roussel, Raoul Poitevin, Jacques Sénart, Hembert, Raymond de Marmiès, Henry Lussigny, André François, Gerrit Boerlage.
La commission a homologué le record de hauteur établi par l'aviateur Garros le 4 septembre 1911, par 3,910 mètres, et le record de hauteur avec passager établi par Michel Mahieu, le 23 septembre 1911, par 2,400 mètres.
Pilotes brevetés de l'année :
https://www.lepetitbraquet.fr/chron85-Leonce-Ehrmann.html - Numéro de brevet : 646 - Chef Pilote à Mourmelon. Il est le seul avec Henri Contré à avoir la mention Pivot dans la colonne avion de la page du cahier des brevets de l'aéroclub de France où figure Henri.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Beatrix_de_Rijk - Numéro de brevet : 652 - Première femme brevet de pilote néerlandaise
https://www.richardjeanjacques.com/2020/12/louis-zorra-joaillier-pionnier-de-l.html - Numéro de brevet : 653 - Joaillier français
https://fr.wikipedia.org/wiki/Georges_Irat - Numéro de brevet : 655 - Constructeur automobile
https://fr.wikipedia.org/wiki/Louis_No%C3%ABl_(aviateur) - Numéro de brevet : 656
https://gw.geneanet.org/pierfit?lang=fr&n=de+canteloube+de+marmies&p=raymond - Numéro de brevet : 663
http://jnpassieux.fr/www/html/Zens.php - Numéro de brevet : 675 - Paul Zens, avec son propre avion
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Dates et contexte :
Le 12 octobre 1897, Ader fit un premier sur le circuit du terrain militaire de Satory à bord de son Ader Avion III.
Ferdinand Ferber effectue à Chalais-Meudon le 27 mai 1905 le premier vol d'un avion à moteur en Europe.
Le 30 octobre 1908, au Camp de Mourmelon décolle Henri Farman au volant de son Voisin pour la réalisation du premier vol inter-villes, il parcourt 27 km et atterri à Reims après un vol de 17 min.
Le 3 juillet 1909, au champ d'aviation de la Brayelle près de Douai, durant l'un des premiers meetings aériens Louis Blériot avec son monoplan vole 47 km en 1 h 7 ; et Louis Paulhan avec son biplan, bat le record de hauteur avec 150 mètres.
Du 22 au 29 août 1909, est organisé le premier meeting aérien international : la prestigieuse « Grande Semaine d'aviation de la Champagne » de Reims – sur la commune de Bétheny, à l'emplacement de l'ancienne base aérienne 112 Reims-Champagne – à laquelle participent tous les pilotes pionniers les plus célèbres de l'époque, dont Louis Blériot, Henri Farman, René Moineau, Louis Paulhan, Hubert Latham, Glenn Curtiss, Roger Sommer
en 1909, Louis Blériot traverse la Manche ;
en 1910, Henri Fabre fait décoller le premier hydravion ;
en 1911, le pilote Robert Grandseigne effectue le premier vol de nuit au-dessus de Paris.
en 1913, Roland Garros traverse la Méditerranée ;
en 1913, Adolphe Pégoud fait les premières figures de voltige ;
Au 11/11/1918, la France avait attribué 17 395 brevets de pilote militaire dont 1 299 à des étrangers.
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Henri a piloté assurément un Caudron GIII et un Farman F40 et très probablement à l'école de Buc un Blériot XI
Escadrille C 46 du 22 mars au 25 juin 1915:
L'escadrille C 46 est créée sur le terrain de Lyon-Bron, le 23 mars 1915. Elle est placée sous le commandement du Cne Joseph Legardeur et reçoit une dotation de six Caudron G III. Placée sous les ordres de l'aéronautique de la VIème armée, elle fait mouvement dans l'Aisne, sur les terrains de Villers-Cotterêts, le 5 avril 1915, puis sur celui de Montgobert, où elle prend ses quartiers, le 7 avril 1915. Le 21 avril, elle perd son premier pilote qui se tue sur le terrain de Montgobert. Il sera malheureusement le premier d'une longue liste
CAUDRON GIII
Ecole militaire d'aviation de Buc de Juin à août 1915:
Le 5 mars 1914, Louis Blériot entre au Conseil supérieur de l’aéronautique militaire. Au début du conflit, dans la perspective d’une guerre courte, les écoles de pilotage sont dissoutes et la production des aéroplanes est réduite à quatre marques. Rapidement cependant, trois écoles, dont celle de Buc, sont ouvertes de nouveau « à titre temporaire», par décision ministérielle du 5 mars 1915. Il est prévu qu’elles fonctionnent comme écoles civiles, annexes de l’école d’aviation militaire de Chartres, qui leur fournit le matériel militaire nécessaire, sous la supervision d’un sous-officier «gérant d’annexe». Peu après, « en raison de difficultés survenues avec la maison Blériot», le ministre décide, 1915, de militariser l’école de Buc.
BLERIOT XI
Pilote convoyeur, pour la réserve générale de l'aviation - RGA du Bourget, le 12 juin 1916 :
Il a pu potentiellement convoyer des Nieuport 11
NIEUPORT 11
Pilote de contrôle des avions Maurice Farman pour la SFA de Chalais-Meudon, le 27 juillet 1916:
FARMAN F40
Avion Pivot (avion sur lequel il a passé son brevet civil):
Il existait une école à Mourmelon, L’école Pivot, qui utilisait des avions Pischoff et Koechlin
Chaque constructeur avait fondé une école de pilotage.
Voir :
1911 Pivot-Koechlin monoplane
Country of Origin: France
Designed by Pivot and Koechling, built by Audineau
Span: 32'10" Length: 25'9"
Speed: 68 mph
Andrea SEIGNIER Docteure en histoire contemporaine, spécialisée dans les débuts de l’aviation 1890-1914, (Microhistoire sociale des pionniers de l’aviation, 1890-1914) Membre du comité éditoriale de la revue « Nacelles, Passé et présente de l’aéronautique et du spatial ».
A la fin du XIXe siècle, les pionniers de l’aviation commencent à faire émerger les premières idées sur la question du plus lourd que l’air. Pour se rencontrer et échanger leurs théories, ils cherchent à intégrer les institutions savantes et sportives de l’époque. Le réseau se construit peu à peu et les échanges épistolaires des pionniers révèlent les nouveaux enjeux technologiques : faut-il imiter les oiseaux pour parvenir à inventer l’aéroplane ? Faut-il battre des ailes ou planer ? Les inventeurs se demandent également quel type d’information ils peuvent partager sans risquer de se faire devancer dans cette course effrénée vers le succès. Faut-il démarrer seul ou être accompagné ? Faut-il publier ses recherches ou conserver le secret au risque de périr sans avoir rien révélé ? Les débuts de l’aviation sont parsemés de multiples interrogations auxquelles les pionniers vont être confrontés et dont ils vont devoir trouver rapidement des réponses pour parvenir à fabriquer le tout premier aéroplane…
Liens:
http://albindenis.free.fr/Site_escadrille/escadrille046.htmhttp://albindenis.free.fr/Site_escadrille/escadrille060.htmREMARQUES PERSONNELLES :
Sur sa première adresse à Paris :
- Domicilié au 10, place de la Concorde à Paris 8ème, à compter du 26 octobre 1898
Il s'agit de l'hôtel Crillon !
Anne TUSCQ sa future femme était au service de la famille Rothschild comme femme de chambre. Il me faut éclaircir cela, même si je le tiens de mon père qui, bien que pudique sur ce fait, était cependant, en tant que passionné de généalogie et d'histoire familiale, plutôt fiable !
Est-ce moi qui ai des souvenirs confus à ce sujet ? Voyons-voir !
Il me semble bien toutefois qu'il s'agissait du baron Edmond James de Rothschild et dont l'épouse était sa cousine Adélaïde de Rothschild.
Ses résidences à Paris et région :
Hôtel Pontalba - 41 rue du Faubourg-Saint-Honoré - 8e arrondissement
Ensuite son activité se concentre à proximité de Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine)
“- Pilote de contrôle des avions Maurice Farman pour la SFA de Chalais-Meudon (Hauts-de-Seine), le 27 juillet 1916
Henri Contré à gauche (Mariage de son fils René avec ma grand-mère Juliette DESSEZ CAILLOUËL)
11 janvier 1939 - liste des passagers arrivés à Ellis Island - US - NYC
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Ainsi, on peut aisément croire que Henri a rencontré Anna par leurs professions communes de domestiques aux services de grandes familles. J'ai pensé un temps que leur rencontre était en rapport avec la première école d'aviation de Pau, Anna étant originaire de Navailles-Angos dans les Pyrénées-Atlantiques, mais ça ne collait pas avec les dates du dossier militaire. Le grand-père d’Anna, Jacques FRANCEZ, né à Pontacq (65) était instituteur et maire/adjoint de Navailles-Angos. Il est un descendant de Isaac FRANCEZ (ancêtres des frères DARRIULAT - Historien, physicien et philosophe), également issu de la famille des Jurats de Pontacq, les CAPDEVIELLE - Héritiers de la maison BERTRANNE.
Arbre généalogique de Anne TUSCQ - Originaire des Pyrénées-Atlantique
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Henri quant à lui est issu d’une famille de meuniers du pays mellois. Il avait pour grand-mère une certaine Louise ROY, descendante d’une lignée illégitime de Louis Ague de la Voûte de Saint-Coutant (Dpt 79 entre Melle et Lezay), des nobles originaires d'Ecosse, dont la filiation remonte à Thomas AGUE qui vint s'établir en Poitou et qui fut archer dans la garde écossaise du roi Charles VII (année 1445). Cette fille illégitime du nom de Jeanne de la Voûte avait pour grand-mère Louise de Chémerault, de la noblesse féodale du Poitou et de la Saintonge. En particulier par la baronnie d’AUTHON, j’ai pu remonter jusqu’à Rollon le Normand, le Jarl, le Duc, Rolf le Marcheur… l’ancêtre de Guillaume le Conquérant !
Aussi, j'ai lu sur des fiches généalogiques concernant Henri les métiers de Valet de chambre (métier qu'exerçait son frère Charles) puis bien sûr celui de pilote automobile. Deux métiers qu’il est utile de bien contextualiser et définir à la fin du XIXe s, tant par la technique, l’industrie, que par la sociologie, le règne politique.
Hierarchie des domestiques XIXe s
Était-il au service de la famille POLIGNAC à l'hôtel Crillon ?
Voilà ce que j’ai pu trouver :
“La duchesse de Polignac et sa fille, la comtesse Joseph de Gontaut-Biron (princesse Emma de Polignac), viennent de rentrer à Paris et se sont installées dans leur hôtel de la place de la Concorde.”
source : La Presse, 3 novembre 1898
Mais qui est donc ce comte Joseph de Gontaut-Biron ?
Il est le fils du vicomte Anne-Armand-Élie de Gontaut-Biron (1817-1890), premier ambassadeur de France à Berlin (1872-1877) député et sénateur des Basses-Pyrénées, et d’Augustine Henriette Mathilde Radegonde de Lespinay (Paris, 20 mars 1823 - Pau, 19 mai 1867). Il entre à Saint-Cyr en 1870, sert pendant la guerre de 1870, puis contre la Commune. De 1875 à 1879, il sert comme officier d'ordonnance du maréchal de Mac-Mahon. Il quitte l'armée en 1882, pour s'occuper de la gestion des domaines de la famille, à Navailles.
En 1889, il devient conseiller général du canton de Thèze, et il succède, en 1890, à son père, à la mairie de Navailles-Angos, jusqu'en 1924.
Il épouse en 1878 la princesse Emma de Polignac (Paris, 4 juin 1858 - Pau, 30 octobre 1936), fille de Jules Armand Jean Melchior de Polignac, 4e duc de Polignac, et d'Amélie Berton des Balbes de Crillon (Héritière de l’hôtel Crillon).
Jacques FRANCEZ (arrière-grand-père maternel de Anna), fut maire de Navailles-Angos et également adjoint du temps des mandats successifs du vicomte Anne-Armand-Élie de Gontaut-Biron, puis de son fils le comte Joseph de Gontaut-Biron.
On peut donc penser qu’il s’agit là d’une faveur du comte, d’une recommandation, d’un piston dans le jargon, qui aurait ainsi propulsé Anna, la petite fille de Jacques FRANCEZ à l’hôtel Crillon. Ce par la proximité qu’ils avaient dans leurs mandats respectifs à la mairie de Navailles-Angos, bien entendu ! Cependant, cela n’explique pas cette adresse dans la biographie de Henri.
- Fin de service militaire et envoyé dans la disponibilité, le 17 septembre 1898
- Domicilié au 10, place de la Concorde à Paris 8ème, à compter du 26 octobre 1898
S’il n’est pas entré au service du comte et de la comtesse Gontaut-Biron (Crillon Polignac) comme domestique, valet de chambre et/ou bien automobiliste, où aurait-il pu donc rencontrer Anna TUSCQ plutôt que chez leurs maîtres et employeurs dans cette fameuse résidence place de la Concorde ?
Peut-être que la proximité de l’ACF est une autre possibilité…
- Profession avant guerre automobiliste
L'Automobile Club de France (ACF) est un club privé français fondé le 12 novembre 1895, installé au sein de deux hôtels particuliers mitoyens, réunis après leur acquisition : l'hôtel du Plessis-Bellière et l'hôtel Cartier, situés aux 6-8 place de la Concorde, dans le 8e arrondissement de Paris. Il est le plus ancien automobile club du monde.
En 1907, les Polignac, vendent l’hôtel de Crillon.
- Domicilié au 61, rue d'Anjou à Paris 8ème, à compter du 19 avril 1904
Cela se situe à 800m de l'hôtel Crillon et à 700m de l’hôtel Pontalba, résidence de Edmond James de Rothschild. De domicile, Henri et Anna ne semblent pas en avoir un autre avant 1919.
- Domicilié rue des Fausses Reposes à Chaville (Hauts-de-Seine), à compter du 12 août 1919
Cette nouvelle adresse marque un mouvement vers les Hauts-de-Seine, centre de leurs activités professionnelles respectives, dans l’aviation pour Henri et domestique de haut standing pour Anna. Nul doute qu’avec de telles références, par son emploi à l’hôtel Crillon au service de si grandes familles que Gontaut-Biron, Crillon-Polignac, elle put avoir ses entrées chez les Rothschild puis chez Alice Cocéa.
Hôtel CRILLON 1900
"Un nouvel hôtel pour la Monnaie
Destiné à accueillir l’hôtel de la Monnaie, cet édifice est l’un des deux bâtiments qui ferment la place Louis XV (future place de la Concorde) au Nord : il est le jumeau de l’hôtel de la Marine. Le dessin des façades de ces deux édifices est l’œuvre de l’architecte Jacques-Ange Gabriel chargé par Louis XV de dessiner la place. Leur composition comprend deux avant-corps surmontés de fronton et placés aux angles, reliés par un long péristyle. Inspirées de la colonnade du Louvre, ces façades s’inscrivent dans la tradition du classicisme français né sous Louis XIV.
Quatre hôtels dans le même bâtiment
Finalement, le site de la place Louis XV est jugé trop loin du quartier des affaires ; l’hôtel de la Monnaie sera finalement bâti quai de Conti. Il est décidé de vendre l’hôtel (à bâtir car seules les façades ont été exécutées) en quatre lots : le n°10 est acquis par l’architecte Louis-François Trouard, le n°8 par l’architecte Pierre Moreau-Desproux, le n°6 par M. Rouillé de l’Estang et le n°4 par la comtesse de Coislin.
De somptueux décors intérieurs
L’hôtel du n°10 est bâti par l’architecte Louis-François Trouard et destiné à la location. Le 1er locataire est le duc d’Aumont, directeur des Menus Plaisirs, qui lui donne son nom. Pour la décoration intérieure, Trouard fait appel à l’un des élèves de son atelier, le jeune Pierre-Adrien Paris (1745-1819), qui sera plus tard un architecte talentueux et reconnu. Secondé par le dessinateur ornemaniste Jean-Démosthène Dugourc, Paris conçoit les décors de plusieurs salons du 1er étage ainsi que ceux de la salle à manger. Le plus célèbre est celui du Grand Salon ou salon des Aigles décoré à l’antique : des aigles en stuc recouvert d’or y animent les angles des voussures du plafond. Mais seul ce plafond est resté en place : les boiseries ont été remontées dans l’hôtel de la Tour d’Auvergne, actuelle ambassade du Chili. De même pour les lambris de la salle à manger. Les boiseries de trois autres salons ont également remontées ailleurs : dans la villa Ephrussi-Rothschild à Saint-Jean-Cap-Ferrat (voir l’hôtel Ephrussi-Rothschild) et au Metropolitan Museum de New-York.
Le duc de Crillon
En 1788, l’hôtel d’Aumont devient la propriété de François Félix de Crillon (1748-1820), 4e duc de Crillon. Désigné comme député aux Etats Généraux en 1789, Crillon est emprisonné au moment de la Terreur mais il est sauvé par la chute de Robespierre le 9 Thermidor. L’hôtel va prendre son nom. Pendant la Révolution et l’Empire, l’hôtel de Crillon est une première fois aménagé en hôtel de voyageurs avant d’être restitué aux Crillon.
La Société des Hôtels du Louvre
En 1907, les Polignac, descendants des Crillon, vendent l’hôtel de Crillon à la Société du Louvre. Cette société très prospère possède alors les Grands Magasins du Louvre, à côté du palais du Louvre, et le Grand Hôtel Terminus, devant la gare Saint-Lazare. De 1907 à 1909, des travaux de rénovation sont menés sous la conduite de l’architecte Walter-André Destailleur (1867-1940). L’escalier d’honneur est préservé mais c’est à cette époque que les plus belles boiseries sont démontées et vendues. Destailleur dessine les façades de la cour intérieure en imitant le style classique de Gabriel. L’hôtel Crillon ouvre en 1909. Réputé pour son luxe, l’hôtel sera connu à travers le monde et accueillera des hôtes célèbres : le général Pershing, Douglas Fairbanks, Fred Aster, William Randolph Hearst, etc.
Les hôtels de la Société du Louvre
En 1970, l’enseigne Concorde Hôtels & Resorts est créée par Guy Taittinger : elle rassemble les hôtels de prestige de la Société du Louvre dont la famille Taittinger est l’une des principaux actionnaires. Le Crillon en fait partie au même titre que le Lutetia ou le Grand Hôtel du Louvre. En 2005, le fond d’investissement américain Starwood Capital fait l’acquisition de l’enseigne Concorde Hôtels & Resorts. En 2010, le Crillon est vendu pour 250 millions d’euros à la famille royale saoudienne.
La distinction « Palace »
En 2013, l’hôtel passe dans le giron du groupe d’hôtellerie de luxe américain Rosewood Hôtels and Resorts. De 2013 à juillet 2017, l’hôtel est fermé pour une rénovation complète menée par l’architecte Richard Martinet et par la décoratrice Aline d’Amman. Depuis sa réouverture, l’établissement dispose de 81 chambres et 43 suites. Un spa et une piscine ont été créés au sous-sol. L’hôtel Crillon a obtenu en 2018 la distinction « palace » réservée à environ 25 hôtels français parmi les plus exceptionnels.
Sources :
Gallet (Michel), Les architectes parisiens du XVIIIe siècle, Paris, Mengès, 1995.
Sorel (Philippe), Guide du promeneur 8e arrondissement, Paris, Parigramme, 1995.
Guide du patrimoine Paris, sous la direction de Jean-Marie Pérouse de Montclos, Paris, Hachette, 1994.
https://paris-promeneurs.com"
Vendredi, 27 Septembre 2024 14:59